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- Ils nous suivent toujours ? questionna Twisty, qui était en sueur à force de courir.
- Ouais, accrochés à nous comme une mouche à la merde !
- Chiotte ! Faut que ça tombe quand mon lance grenade n’a plus de munitions.
- Ouais, et j’crois que mon fusil à pompes est un peu léger pour leur tenir tête.
- Par là vite ! fit la jeune femme en agrippant Ogg par un bras.
        Ils sautèrent dans ce qui ressemblait à une bouche d’égout, et atterrirent durement sur le sol trois mètres plus bas.
- Aïe, mes pauvres reins ! grommela le quadragénaire.
- Au moins ici ces saletés ne pourront pas nous suivre, dit Twisty en parlant des bioroïds.
- Et on est où ici ?
- Pas la moindre idée. Ca ressemble vaguement aux égouts.
- Bon ben au moins on sait à quoi ça ressemble à défaut de savoir où on est exactement, c’est déjà un début !
        La grande noire fouilla dans son sac à dos et en sorti une lampe de poche qu’elle alluma. Elle promena le rayon de lumière tout autour d’elle et repéra finalement une sortie.
- Je crois que c’est par là, fit la jeune femme.
        Au-dessus, les bioroïds s’étaient arrêtés près de l’endroit où s’étaient réfugiés les humains et scrutaient alentour, contrariés d’avoir perdu toute trace de leur proies. Après un certain temps, ils durent finalement se résigner à repartir bredouille.
        Cela faisait de longues minutes, que Twisty et Ogg avançaient péniblement dans un long corridor sombre et boueux parsemé de décombres en tout genre, qui semblait s’enfoncer toujours plus dans les entrailles de Mars. Bientôt , ils arrivèrent dans une grande cavité où débouchaient plusieurs conduits d’égouts, comme celui qu’ils avaient eux-mêmes empruntés. De maigres filés d’eau s’écoulaient encore de certain tuyaux et retombaient doucement au sol. Une échelle rouillée, à laquelle manquait quelques barreaux, montait tout droit vers un unique et fin raille de lumière qui perçait l’obscurité ambiante.
        Twisty éteignit sa lampe qu’elle rangea dans son sac, et empoigna fermement l’un des barreaux de l’échelle qu’elle secoua violemment.
- Ca a l’air assez solide pour qu’on puisse monter, dit-elle.
        Les deux compagnons mirent dix bonnes minutes à grimper jusqu’à la surface, et une fois à l’air libre, se rendirent compte qu’ils se trouvaient près d’une sorte d’immense bassin. Celui-ci était visiblement asséché, et d’autres bassins du même type se tenaient parallèlement à lui.
- ben merde, jura Ogg. C’est quoi ce truc ?
- On dirai une station d’épuration, répondit Twisterella. A mon avis, c’est ici qu’ils recyclaient les eaux sales.
- Regarde, dit le quadragénaire en pointant son doigt vers un groupe d’immeubles éloignés. On est sorti de la ville.
        La jeune noire acquiesça et fouilla son sac pour en sortir une carte en papier, qu’elle déroula et posa à terre. Puis, après avoir réfléchi un cours instant, elle annonça :
- D’après le plan, en continuant vers le sud on devrai pouvoir rejoindre Stoney en deux jours de marche.
- Stoney ? C’est la colonie agraire n’est-ce pas ?
- En effet, on devrai pouvoir trouver de la nourriture là-bas et peut-être des munitions avec un peu de chance.
- Je n’y est été qu’une seule fois. Ils ont des serres immenses où ils cultivent toutes sortes de plantes et d’arbres. Une vraie forêt vierge !
- Va falloir se couvrir chaudement, c’est le pôle sud !
- Ca tombe bien, j’avais envi de faire du ski cet hiver !
        Twisty rangea ses affaires et avala une grande bouffée d’air. Ogg lui posa délicatement une main sur l’épaule.
- Courage ma poule, lança t’il. On va y arriver !
- Ouais… dit t’elle sans grande conviction. Sauf que, imagine qu’on soit les seuls survivants de Mars !
- Bah si c’est le cas, il doit bien exister un moyen de quitter cette fichue planète.
        Sentant la tristesse et la désespoir la gagner, la jeune femme s’effondra en larmes dans les bras de son ami.
- Ces pourritures de bioroïds, s’exclama t’elle en pleurant. J’te jure que je vais tous leur faire la peau !
- Du calme ma grande, la Terre ne nous laissera pas tomber comme ça ! Ils reviendront nous chercher quand ils auront trouver le moyen d’envoyer en enfer ces saloperies de machines !
        Twisty se ressaisit presque aussitôt et, s’essuyant les joues, elle saisi son sac à dos qui était resté au sol.
- Assez pleurnichée, dit-elle avec détermination. En avant !


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