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LA GUERRE DES BIOROIDS

CHAPITRE UN



        Rempli d’une myriade d’étoiles scintillantes, le ciel nocturne de Mars dévoilait toute sa splendeur. Allongée sur le sol de sable et de poussière, Alice Nyozeka admirait les yeux grands ouverts ce merveilleux spectacle. Seule, égarée dans l’immense désert de la planète rouge, la jeune femme errait depuis plusieurs jours - ou était-ce plusieurs semaines ? - à la recherche d’une âme vivante. Jusqu’à présent, elle n’avait rencontrée que mort et désolation partout dans les ruines fumantes de ce qui étaient autrefois des villes, et même les nombreuses mines qui parcouraient les profondeurs étaient dépourvues de vie. Mais Alice préférait éviter de trop s’y aventurer, car les Bioroïds aimaient se terrer dans ce genre d’endroit.
        Bioroïd : machine biomécanique créée de la main de l’Homme, et ayant rapidement échappée au contrôle de ses concepteurs. A l’origine, les Bioroïds avaient été conçu dans le but d’accélérer la terraformation de Mars. C’étaient des machines outils à qui l’on avait donné la forme d’insecte, car après études, il avait été observé que les insectes étaient les créatures vivantes qui s’adaptaient le mieux aux milieux hostiles. Les bioroïds, appelées aussi biomachine, étaient dotées d’un cerveau mi-mécanique, mi-biologique mû par une IA extrêmement développée. Elles obtenaient ainsi un pouvoir de décision qui, bien que limité, les rendaient considérablement autonomes. Les 10% de gênes biologique que contenaient leur constitution mécanique, provenaient en grande partie de l’ADN d’insecte, mais y avait été aussi ajoutée une infime partie d’ADN humain.
        C’est le professeur Toshiro Nyozeka, le propre père de Alice, qui supervisa les travaux de conception des Bioroïds. Alors qu’il vivait avec sa fille à Tokyo, au Japon, le professeur Nyozeka avait été approché par la compagnie internationale Consolidated Astronautics qui exploitait la planète Mars. Après l’avoir convaincu, à l’aide d’une valise pleine de billet de cinq-cent dollars américain, de venir travailler pour eux, les dirigeants de la société le placèrent à la tête du projet Aphextwin. L’imposant et déterminé conseil d’administration de la Consolidated, lui donna cinq ans pour mettre au point plusieurs prototypes de bioroïds.
        Malheureusement, le vieux savant de cinquante-neuf ans dépassa les espérances de la multinationale et inventa des machines beaucoup trop parfaites.
        Le 23 décembre de l’année 2204, soit deux jours avant noël, le premier bioroïd baptisé Saisho, qui en japonais signifiait « le commencement », fut mis en service. Environ cinq minutes plus tard, Saisho échappa au contrôle de ses créateurs et massacra l’intégralité du personnel du laboratoire. Ce qui arriva ensuite pouvait s’apparenter à l’enfer, car c’est bel et bien un déluge de feu qui s’abattis sur les habitants de la planète Mars.
        On ignore ce qu’il s’est réellement passé, mais des centaines de bioroïds venant de nulle part sortirent du désert de attaquèrent les villes martiennes. Ne comprenant pas ce qu’il leur arrivèrent, les humains tentèrent de se défendre tant bien que mal face à ces impitoyables créatures. Les forces militaires s’efforcèrent de protéger les civils, mais face aux machines, qui ne redoutaient ni la peur, ni la fatigue, ni la douleur, les hommes ne firent pas le poids. En à peine quatre mois de conflit, les Bioroïds s’emparèrent de la quasi totalité de la surface de la planète rouge, et deux millions de morts convaincu les Nations-Unis d’autoriser une intervention armée. Le 11 avril 2205, plusieurs dizaines de régiments du Space Marine Corps débarquèrent sur Mars sur le site de Odeon City, qui était la dernière ville encore aux mains des humains. A peine le pied posé au sol, les marines durent subir une attaque des Bioroïds, et ne se rendirent compte que trop tard qu’ils étaient tombés dans une embuscade. En effet, Odeon City avait déjà été depuis longtemps rasée par les biomachines.



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