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Karine poussa un hurlement. Tout autour d’elle il n’y avait désormais que le néant. Elle se sentait tomber dans un puit sans fond. Le seul lien qui la rattachait encore à la réalité était le corps chaud de Vincent contre le sien et ses bras autour de son propre corps.
- Te laisse pas entraîner par le néant, lui cria-t-il. Ferme les yeux, oublie-le !
Karine s’exécuta, s’accrochant de toutes ses forces au débardeur de Vincent.
- Pense très fort à l’Enfer, continua-t-il. Pense à l’Enfer, aux démons, au deuxième monde. Remplis ton esprit de ça, rien que de ça !
- L’Enfer, l’Enfer, l’Enfer…
Mais les pensées de Karine déviaient.
J’ai peur !!! hurlait son esprit tendit que le néant autour d’elle semblait l’étouffer. Je veux partir !! J’ai peur !!!
- Arrête idiote ! cria Vincent. Tu risques rien, pense à l’Enfer !
L’Enfer, l’Enfer, l’Enfer, l’Enfer… se répétait-elle sans cesse.
- Bien, c’est mieux, disait la voix de Vincent toujours près d’elle. Songe à la surprise que je t’ai promise, aux ailes griffues des démons, à un royaume immense…
Tandis que Karine remplissait ses pensées de ce que disait le jeune homme, ce dernier pouvait voir le néant se dissiper.
- On arrive, chuchota t’il à l’oreille de la lycéenne.
La chute cessa tellement soudainement que Karine eut l’impression que son cœur s’était arrêté.
- Regarde, lui dit Vincent.
La jeune fille ouvrit doucement les yeux, mais elle ne vit que du noir.
- Que… ?
- Ça c’est mon débardeur, sourit Vincent. Tourne la tête.
Karine s’exécuta et poussa une exclamation de surprise.
Devant elle se dressait une ville non pas noire comme elle l’avait imaginé, mais moyenâgeuse et surtout magnifique. De haut on voyait les rues se dessiner entre les maisons et les magasins d’époque, certaines petites et en formes de serpents, d’autres immenses et superbement décorées. Les remparts de la ville s’élevaient à des dizaines et des dizaines de mètres au-dessus du sol, des gardes en armures noires et argents les parcouraient inlassablement. Au bout d’une masse incroyable de maisons, un château transperçant les nuages était le pilier de la cité. Au-dessus de celle-ci, des wywernes et de grands oiseaux multicolores parcouraient le ciel, souvent montés par des cavaliers. Derrière le tout, de sublimes montagnes s’élevaient fièrement, étincelantes sous le soleil de midi.
Vincent avait eu raison, c’était la première fois que Karine voyait quelque chose d’aussi beau.
- Ça te plaît ? demanda le jeune homme avec son habituel sourire charmeur.
- Grave, répondit la lycéenne en contemplant le paysage qui s’offrait à elle.
- On va visiter ?
- Ouais !
Aussitôt dit, aussitôt fait. Vincent dévala la colline où ils étaient, Karine toujours dans ses bras, et arriva en moins de deux devant les immenses portes superbement taillées qui se refermaient sur la ville.
Il laissa enfin Karine rejoindre délicatement le sol puis il s’approcha tranquillement de la porte, la jeune fille sur ses talons.
Deux gardes se placèrent alors devant eux, leur barrant le passage de leurs hallebardes.
- Halte ! ordonna un des gardes. Vous ne pouvez entrer comme cela en ville, nous avons besoin de vos noms et de vos intentions.
- Attend…
Le second garde regarda attentivement Karine.
- Une humaine… ? fit-il, ahuri. Ici ??
- Je l’ai moi-même invité, expliqua Vincent, toujours le sourire aux lèvres.
Les gardes le considérèrent un instant. Puis, surprenant Karine, ils s’inclinèrent.
- Excusez-nous seigneur, fit respectueusement le premier garde. Nous allons tout de suite vous ouvrir.
Vincent sourit tandis que les gardes s’empressaient d’ouvrir les immenses portes.
- J’ai pas tout compris, avoua Karine. Depuis quand t’es un seigneur toi ?
Le jeune homme ne répondit pas, se contentant d’hausser les épaules avec un petit sourire espiègle.
- Voilà seigneur, annonça un garde.
- OK, fit gaiement Vincent. Tu viens Karine ?
- J’arrive…
Elle suivit le jeune homme et ils pénétrèrent dans la ville.
Devant eux s’étalait une grande place bondée de monde. Le vacarme soudain fit sursauter Karine et la diversité de la foule la surprit encore plus. Certains avaient de grandes ailes de peaux griffues repliées dans leurs dos, d’autres d’immenses cornes torsadées sur le crâne et la plupart avaient des oreilles joliment pointues. Il y avait autant de femmes que d’hommes, de satyres que d’orcs, de demi-humains que de monstres à pars entière, tous habillés de façon qui faisait légèrement penser au Moyen-Age. D’une plate forme dans le coin de la place s’élevait de la musique entraînante que Karine aurait nommée « rai ».
- C’est superbe, fit la jeune fille en admirant la foule bariolée. Jamais je n’aurais imaginé l’Enfer de cette façon !
- Alors, elle te plaît ma surprise ?
- Elle est géniale !
- Je te l’avais dit, sourit Vincent.
- J’adorerais avoir une robe comme ça, confia Karine en regardant avec envie une femme vêtue d’une longue robe rouge fendue jusqu’en haut des cuisses. Avec des bijoux en or se serait génial !
- Je connais une superbe boutique de vêtements, ça te dirait ?
- C’est trop cher, s’exclama Karine.
- Bof, c’est pas un problème, par contre on fait un peu tache dans le décor, tu trouves pas ?
- C’est vrai que…
- Alors, on va la voir cette boutique ?
Le sourire malicieux de Karine répondit à sa place.
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