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            TU CREVES ENCORE !


Ce matin-là, encore enveloppé de brouillard
Encore submergé par le désespoir
Il vit, il pleure, il en a... Marre !

Dans les brumes matinales,
Avec amertume, dans le journal,
On y lira l'avis de décès,
Car l'euthanasie il a demandé.



Dans ton lit de mort, tu gis,
Mais tu rêves encore.
Au milieu des roses tu gémis,
Et tu remues encore.



Cette nuit-là, encore enveloppé de brouillard
Encore embrumé de cauchemar
Il vit, il a peur, il est... Trop tard !

Alors, de pétales on l'arrose,
En attendant que la vie le dépose.
Et le fatal liquide on injecte,
Pour que finisse la douleur abjecte.



Dans ton lit de mort, tu vis,
Mais tu crèves encore.
Au milieu des roses tu gémis,
Et tu recules encore.



Ce soir-là, encore enveloppé de brouillard
Encore enivré de ses tares
Il nie, il pleure, quel... Trouillard !

Alors debout, oui debout !
Entends-tu le chaudron qui bout ?
Debout, debout et cours !
Nul que toi ne peut te porter secours !



Dans ton lit de corps, tu cuis,
Mais tu rêves encore.
Au milieu des roses tu gémis,
Et tu sévis encore.



Ce jour-là, encore enveloppé de brouillard
Encore apeuré comme une larve
Il crie qu'il meurt... Quel chiard !

Ne sens tu pas ta chair ?
Sur tes os est-ce que tu la perds ?
Crois-tu qu'ils te l'arrachent ?
Alors comment sur tes jambes tu marches ?



Dans ton lit de corps, tu vis,
Même si tu rêves encore !
Au milieu des roses tu vomis,
Même si on t'envie... Encore !